OBJECTIF : améliorer le fonctionnement des dispositions existantes de la directive 2011/16/UE relative à la coopération administrative dans le domaine fiscal.
ACTE PROPOSÉ : Directive du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN: le Conseil adopte lacte après consultation du Parlement européen mais sans être tenu de suivre l'avis de celui-ci.
CONTEXTE : en raison de la pandémie de COVID-19, les États-membres auront besoin de recettes fiscales suffisantes en vue de financer les efforts considérables quils consentent tout en veillant à ce que ce ne soit pas les groupes les plus vulnérables qui supportent la charge liée à l'augmentation de ces recettes. Pour y parvenir, une fiscalité équitable, fondée sur des règles garantissant que tout le monde paie sa juste part, tout en permettant aux contribuables, quil sagisse dentreprises ou de citoyens, de respecter facilement les règles, est essentielle.
Ces dernières années, lUnion a concentré ses efforts sur la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales et sur le renforcement de la transparence. Même si de nombreuses améliorations sont intervenues, notamment dans le domaine de léchange dinformations, lévaluation de lapplication de la directive 2011/16/UE du Conseil a mis en lumière la nécessité daméliorer les dispositions existantes concernant toutes les formes déchanges dinformations et de coopération administrative.
Les caractéristiques de léconomie des plateformes numériques rendent très difficiles la traçabilité et la détection des faits générateurs de l'impôt par les autorités fiscales. En plus de renforcer les règles existantes, la Commission estime donc nécessaire d'étendre la coopération administrative à de nouveaux domaines dans lUnion, afin de relever les défis que représente la numérisation de léconomie et daider les administrations fiscales à améliorer la qualité et l'efficacité de la perception des impôts et à suivre le rythme des évolutions.
La présente proposition sinscrit dans le cadre dun train de mesures en faveur dune fiscalité équitable et simplifiée soutenant la relance de lUnion, comprenant une communication relative à un plan daction présentant plusieurs initiatives à venir pour une fiscalité équitable et simplifiée à lappui de la stratégie de relance et une communication relative à la bonne gouvernance fiscale dans lUnion et au-delà.
ANALYSE DIMPACT : en ce qui concerne les opérateurs de plateformes numériques, lanalyse dimpact indique que loption réglementaire au niveau de lUnion est la plus appropriée pour mettre en uvre la politique définie.
Une action réglementaire de lUnion placerait toutes les autorités fiscales sur un pied dégalité en ce qui concerne laccès aux informations collectées à des fins fiscales déterminées. Cela permettrait également léchange automatique dinformations au niveau de lUnion sur la base de normes et spécifications communes.
CONTENU : la Commission propose d'apporter des modifications aux dispositions existantes sur les échanges dinformations et la coopération administrative et d'élargir le champ dapplication à léchange automatique dinformations en ce qui concerne les informations déclarées par les opérateurs de plateformes numériques.
Extension des règles de transparence fiscale de l'UE aux plateformes numériques
Les États membres devraient échanger automatiquement des informations sur les revenus générés par les vendeurs sur les plateformes numériques. Cela permettrait non seulement aux autorités nationales didentifier les situations dans lesquelles la taxe doit être payée, mais également de réduire la charge administrative imposée aux plateformes, qui doivent faire face à plusieurs exigences nationales différentes en matière de déclaration.
La proposition définit le champ dapplication et les conditions de léchange automatique et obligatoire des informations qui seront déclarées à l'autorité compétente par les opérateurs de plateformes. Des règles détaillées sont établies dans une annexe V.
Les nouvelles règles imposeraient aux opérateurs de plateformes déclarants l'obligation : i) de collecter et de vérifier les informations conformément aux procédures de diligence raisonnable ; ii) de déclarer des informations sur les vendeurs devant faire lobjet dune déclaration, qui utilisent leur plateforme pour exercer leurs activités et pour vendre leurs biens ou fournir leurs services.
Les informations déclarées devraient être communiquées à lautorité compétente de lÉtat membre de résidence du vendeur devant faire lobjet dune déclaration ou à l'autorité compétente de l'État membre où les biens immobiliers sont situés.
Échange d'informations sur demande
La proposition prévoit une définition de la « norme de pertinence vraisemblable » qui sappliquerait en cas de demande dinformations. La définition établit les éléments de la norme et les exigences procédurales que lautorité requérante devrait respecter. Elle prévoit également la possibilité pour les administrations fiscales dintroduire des demandes dinformations groupées pouvant concerner un groupe de contribuables qui ne peuvent pas être identifiés nommément ou sur une base individuelle mais peuvent être désignés uniquement sur la base dun ensemble commun de caractéristiques.
Coopération administrative
La proposition améliore les règles existantes : i) en imposant à lautorité compétente requise l'obligation de répondre à une demande sollicitant la présence dun fonctionnaire dun autre État membre au cours dune enquête ; ii) en prévoyant un délai de 30 jours dans lequel les autorités requises doivent répondre à une proposition de contrôle simultané et iii) en établissant un cadre juridique explicite et clair pour la réalisation d'audits conjoints entre deux États membres ou plus.
Incidence budgétaire
Lincidence sur les dépenses, y compris les dépenses administratives est estimée à 1,306 million dEUR sur 5 ans.