Le Parlement européen a adopté par 642 voix pour, 37 contre et 9 abstentions, une résolution législative sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil instituant un régime de lUnion de contrôle des exportations, des transferts, du courtage, de lassistance technique et du transit en ce qui concerne les biens à double usage (refonte).
La position arrêtée en première lecture par le Parlement européen modifie la proposition de la Commission comme suit :
Objectif du règlement
Le règlement viserait à garantir que, dans le domaine des biens à double usage, lUnion et ses États membres prennent en considération tous les éléments pertinents parmi lesquels figurent les obligations et engagements internationaux, les obligations découlant des sanctions y afférentes, les considérations de politique étrangère et de sécurité nationale, y compris celles concernant les droits de lhomme et les considérations relatives à lutilisation finale prévue et au risque de détournement.
Biens de cybersurveillance
Lexportation des biens de cybersurveillance non énumérés à lannexe I serait soumise à autorisation si lautorité compétente a informé lexportateur que les produits en question sont ou peuvent être destinés à une utilisation impliquant la répression interne et/ou la commission de violations graves et systématiques des droits de lhomme et du droit humanitaire international.
Les risques associés concernent notamment les cas où des biens de cybersurveillance sont conçus spécifiquement pour permettre lintrusion ou linspection approfondie des paquets dans des systèmes dinformation et de télécommunication afin de procéder à une surveillance discrète de personnes physiques par la surveillance, lextraction, la collecte et lanalyse des données provenant de ces systèmes, y compris des données biométriques.
Obligation de vigilance, échange dinformations
En vue de renforcer lefficacité du contrôle des exportations de biens de cybersurveillance non répertoriés, les États membres devraient soutenir ces contrôles en procédant à un échange dinformations entre eux et avec la Commission, notamment en ce qui concerne les évolutions technologiques relatives aux biens de cybersurveillance, et en faisant preuve de vigilance dans lapplication de ces contrôles afin de promouvoir un échange au niveau de lUnion.
Afin de permettre à lUnion de réagir rapidement en cas dutilisation abusive grave des technologies existantes ou aux nouveaux risques associés aux technologies émergentes, le mécanisme mis en place par le règlement permettrait aux États membres de coordonner leurs réactions lorsquun nouveau risque est identifié. Des contrôles équivalents au niveau multilatéral pourraient ainsi être établis afin délargir la réponse au risque identifié.
Un État membre pourrait également interdire ou soumettre à autorisation lexportation des biens à double usage non énumérés à lannexe I pour des raisons liées à la sécurité publique, notamment la prévention dactes terroristes, ou à la sauvegarde des droits de lhomme.
Autorisations dexportation, services de courtage et dassistance technique
Le règlement permettrait de délivrer les types dautorisations dexportation suivantes: a) les autorisations individuelles dexportation; b) les autorisations globales dexportation; c) les autorisations générales nationales dexportation.
Les autorisations individuelles et globales dexportation devraient être octroyées par lautorité compétente de lÉtat membre où lexportateur réside ou est établi. Elles auraient une durée de validité maximale de deux ans, sauf décision contraire de lautorité compétente.
Les autorisations individuelles dexportation seraient, en principe, soumises à une déclaration dutilisation finale. Les autorisations globales dexportation pourraient être subordonnées, le cas échéant, à la fourniture dune déclaration dutilisation finale.
Les exportateurs qui utilisent des autorisations globales dexportation devraient mettre en uvre un programme interne de conformité (PIC), à moins que lautorité compétente ne le juge inutile en raison dautres circonstances dont elle a tenu compte lors du traitement de la demande dautorisation globale dexportation présentée par lexportateur.
Les autorisations dassistance technique devraient indiquer clairement lutilisateur final et sa localisation exacte.
Coopération administrative, application et contrôle
Par le biais du présent règlement, lUnion entend démontrer quelle est déterminée à maintenir de solides exigences légales en ce qui concerne les biens à double usage, ainsi quà renforcer léchange dinformations pertinentes et à mettre en place une transparence accrue.
Le groupe de coordination «double usage» devrait mettre en place un mécanisme de coordination de l'application en vue de soutenir léchange dinformations et la coopération directe entre les autorités compétentes et les services chargés de l'application de la loi des États membres.
Dans le cadre du mécanisme de coordination de lapplication, les États membres et la Commission échangeraient des informations, y compris sur lapplication, la nature et leffet des mesures prises, sur lapplication des bonnes pratiques et les exportations non autorisées de biens à double usage et/ou sur les infractions au règlement et/ou à la législation nationale pertinente.
Léchange dinformations porterait également sur les bonnes pratiques des autorités répressives nationales en ce qui concerne les audits fondés sur les risques ainsi que la détection et la poursuite des exportations non autorisées de biens à double usage.
Léchange dinformations dans le cadre du mécanisme de coordination de lapplication serait confidentiel.
Orientations pour les exportateurs
Le règlement viserait également à renforcer les orientations à fournir aux exportateurs, en particulier aux petites et moyennes entreprises (PME), en ce qui concerne les pratiques responsables, sans que cela porte atteinte à la compétitivité mondiale des exportateurs de biens à double usage ou dautres
La mise à disposition dorientations et/ou de recommandations concernant les bonnes pratiques aux exportateurs, aux courtiers et aux fournisseurs dassistance technique relèverait de la responsabilité des États membres dans lesquels ils résident ou sont établis.
Le Parlement a approuvé une déclaration par laquelle la Commission reconnaît limportance dun programme commun de renforcement des capacités et de formation dans le domaine de loctroi de licences et du respect de la législation pour un système efficace de contrôle des exportations de lUE.