La commission de lindustrie, de la recherche et de lénergie a adopté le rapport de Bart GROOTHUIS (Renew Europe, NL) sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil concernant des mesures destinées à assurer un niveau élevé commun de cybersécurité dans lensemble de lUnion, abrogeant la directive (UE) 2016/1148
La commission compétente a recommandé que la position du Parlement européen adoptée en première lecture dans le cadre de la procédure législative ordinaire modifie la proposition comme suit:
Objet et champ dapplication
La directive sappliquerait aux entités publiques et privées essentielles et importantes dun type appelé «entités essentielles» à lannexe I et «entités importantes» à lannexe II, qui fournissent leurs services ou mènent leurs activités au sein de lUnion. Elle ne sappliquerait pas aux petites entreprises ou aux microentreprises. Au plus tard 6 mois après le délai de transposition, les États membres devraient établir une liste des entités essentielles et importantes. Cette liste devrait être mise à jour régulièrement et au moins tous les deux ans.
Les entités essentielles et importantes devraient soumettre au moins les informations suivantes aux autorités compétentes: i) le nom de lentité, ii) ladresse et les coordonnées actualisées, y compris les adresses électroniques, iii) les plages dIP, iv) les numéros de téléphone et v) le ou les secteurs et sous-secteurs concernés mentionnés aux annexes I et II. Les entités devraient informer les autorités compétentes de toute modification de ces informations.
À cette fin, lAgence de lUnion européenne pour la cybersécurité (ENISA), en coopération avec le groupe de coopération, devrait publier dans les meilleurs délais des lignes directrices et des modèles concernant les obligations de notification. Le traitement de données à caractère personnel au titre de la directive serait effectué conformément au règlement général sur la protection des données (RGPD).
Stratégie nationale en matière de cybersécurité
Cette stratégie devrait également comprendre un cadre pour la répartition des rôles et des responsabilités des organismes et entités publics ainsi que des autres acteurs concernés, un point de contact unique en matière de cybersécurité pour les PME ainsi quune évaluation du niveau général de sensibilisation des citoyens à la cybersécurité.
Les États membres devraient par ailleurs adopter :
- une politique en matière de cybersécurité pour chaque secteur couvert par la directive;
- des prescriptions relatives au cryptage et lutilisation de produits de cybersécurité à code source ouvert;
- une politique liée au maintien de la disponibilité générale et de lintégrité du noyau public de linternet ouvert, y compris la cybersécurité des câbles de communications sous-marins;
- une politique visant à promouvoir le développement et lintégration de technologies émergentes, telles que lintelligence artificielle, dans les outils et applications de renforcement de la cybersécurité;
- une politique de promotion de lhygiène informatique augmentant la sensibilisation générale des citoyens aux menaces et aux meilleures pratiques en matière de cybersécurité;
- une politique de promotion de la cyberdéfense active;
- une politique pour aider les autorités à développer des compétences et à mieux comprendre les aspects de sécurité nécessaires pour concevoir, construire et gérer des lieux connectés;
- une politique traitant spécifiquement de la menace des logiciels rançonneurs et sefforçant de désorganiser le modèle économique de ces derniers;
- une politique comprenant des procédures et des cadres de gouvernance pour soutenir la mise en place de partenariats public-privé en matière de cybersécurité.
LENISA devrait fournir des conseils aux États membres afin daligner les stratégies nationales de cybersécurité sur les exigences et les obligations énoncées dans la directive.
Divulgation coordonnée des vulnérabilités et base de données européenne des vulnérabilités
LENISA devrait élaborer et tenir à jour une base de données européenne des vulnérabilités qui exploite le registre mondial Common Vulnerabilities and Exposures (CVE). À cette fin, lENISA devrait adopter les mesures techniques et organisationnelles nécessaires pour assurer la sécurité et lintégrité de la base de données.
Centres de réponse aux incidents de sécurité informatique (CSIRT)
Les États membres devraient garantir la possibilité dun échange dinformations efficace et sécurisé à tous les niveaux de classification entre leurs propres CSIRT et les CSIRT de pays tiers au même niveau de classification. Les CSIRT devraient développer au moins les capacités techniques suivantes:
- mener une surveillance en temps réel ou quasi-réel des réseaux et des systèmes dinformation, et à détecter les anomalies;
- soutenir la prévention et la détection des intrusions;
- collecter et analyser les données de police scientifique;
- filtrer le trafic malveillant;
- mettre en uvre une authentification poussée et des privilèges et contrôles daccès forts;
- analyser les cybermenaces.
Les CSIRT devraient assumer la surveillance des cybermenaces, des vulnérabilités et des incidents au niveau national et lacquisition de renseignements sur les menaces en temps réel, la réaction aux incidents et lassistance aux entités concernées ainsi que la contribution au déploiement doutils de partage dinformations sécurisés.
LENISA devrait publier, en coopération avec la Commission, un rapport bisannuel sur létat de la cybersécurité dans lUnion et le soumettre au Parlement européen.
Obligations en matière de communication dinformations
Les États membres devraient mettre en place un point dentrée unique pour toutes les notifications requises en vertu de la directive et dautres actes pertinents de lUnion.
Les entités essentielles et importantes devraient informer les CSIRT des incidents importants qui ont une incidence sur la disponibilité de leur service dans les 24 heures suivant la prise de connaissance de lincident. Elles devront informer les CSIRT des incidents importants qui portent atteinte à la confidentialité et à lintégrité de leurs services dans un délai de 72 heures à compter de la prise de connaissance de lincident.
Amendes
Afin de garantir une application efficace des obligations prévues par la directive, chaque autorité compétente pourrait imposer ou demander limposition damendes administratives si la violation a été commise délibérément ou par négligence ou si lentité concernée avait été informée de son infraction.