La commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures a adopté le rapport dEmil RADEV (PPE, BG) et de Marina KALJURAND (S&D, EE) sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à la numérisation de la coopération judiciaire et de laccès à la justice dans les affaires transfrontières civiles, commerciales et pénales, et modifiant certains actes dans le domaine de la coopération judiciaire.
La commission compétente a recommandé que la position du Parlement européen adoptée en première lecture dans le cadre de la procédure législative ordinaire modifie la proposition comme suit:
Objet
Le règlement établira un cadre juridique uniforme pour le recours aux communications électroniques entre les autorités compétentes dans le cadre des procédures de coopération judiciaire en matière civile, commerciale et pénale, et pour le recours aux communications électroniques entre les personnes physiques ou morales et les autorités compétentes dans le cadre des procédures judiciaires en matière civile, commerciale et pénale.
Moyens de communication entre autorités compétentes
Lorsque la communication électronique moyen dun système informatique décentralisé sûr et fiable savère impossible en raison dune perturbation temporaire du système informatique décentralisé ou en raison de la nature physique des pièces transmises, la transmission devrait être effectuée, sur la base dune évaluation menée par lautorité compétente, par les moyens alternatifs les plus rapides et les plus appropriés, en assurant la fiabilité et la sécurité de léchange dinformations.
Lorsque lutilisation du système informatique décentralisé nest pas appropriée dans un cas donné, lautorité compétente pourrait, à titre exceptionnel, utiliser dautres moyens de communication assurant la sécurité et la fiabilité du processus déchange dinformations. Les documents soumis par dautres moyens que le système informatique décentralisé ne seront pas considérés comme irrecevables sur cette seule base.
Point daccès électronique européen
Lors des phases de conception et de construction du point daccès électronique européen, la Commission devrait collaborer avec des acteurs externes possédant une expérience en matière de développement informatique sécurisé, convivial et accessible.
Le point daccès électronique européen devrait:
- fournir aux personnes physiques et morales des informations sur leur droit à une assistance juridique, y compris dans les procédures transfrontières. Il permettra également à leur représentant légal dagir en leur nom;
- permettre aux personnes physiques et morales, ou à leurs représentants légaux, de déposer des réclamations, dintroduire des demandes, denvoyer et de recevoir des informations nécessaires à la procédure et de communiquer avec les autorités compétentes.
Les autorités compétentes ne devraient communiquer avec les personnes physiques et morales que par lintermédiaire du point daccès électronique européen, lorsque la personne physique ou morale concernée a donné préalablement son consentement exprès à lutilisation de ce moyen de communication.
Audition par visioconférence dans les affaires civiles et commerciales
Les parties et les autres personnes habilitées à participer à la procédure, y compris les personnes handicapées, devraient avoir accès à linfrastructure requise pour lutilisation de la visioconférence dans les locaux des autorités compétentes. Les autorités compétentes devraient pouvoir, de leur propre initiative, autoriser la participation des parties à des auditions par visioconférence, à condition que toutes les parties à la procédure aient eu la possibilité de sopposer à lutilisation de la visioconférence.
Les autorités compétentes chargées de la visioconférence devraient veiller à la confidentialité des communications entre les parties à la procédure et leur avocat avant et pendant laudition, conformément au droit national applicable.
La procédure de demande et de conduite dune visioconférence serait régie par le droit national de lÉtat membre dans lequel se déroule la procédure, considéré comme lÉtat membre qui organise la visioconférence. Les États membres dans lesquels se déroule la procédure devraient prendre les mesures appropriées pour sassurer que ces enregistrements sont sécurisés et ne sont pas rendus publics.
Audition par visioconférence dans les affaires pénales
En matière pénale, le règlement devrait permettre à toute personne qui est directement concernée par la procédure ou dont la participation est utile à cette procédure, et qui se trouve dans un autre État membre, de recourir à la visioconférence.
Les autorités compétentes devraient fournir aux suspects, aux personnes poursuivies ou aux personnes condamnées des informations sur la procédure à suivre pour mener une audition par visioconférence, y compris sur le droit à linterprétation et sur le droit daccès à lassistance juridique, avant de les inviter à consentir ou à sopposer à lutilisation de la visioconférence pour cette audition.
La participation à laudition par visioconférence serait autorisée à condition que:
- le consentement dun suspect, dune personne poursuivie ou dune personne condamnée à lutilisation de la visioconférence ait été exprimé librement et sans équivoque, et que lautorité compétente ait vérifié ce consentement avant le début de cette audition;
- la technologie utilisée aux fins de la conduite de laudition par visioconférence permette de présenter, de contrôler et dexaminer les éléments de preuve, y compris par laudition des témoins.
Lorsquelle décide sil y a lieu dentendre un enfant par visioconférence ou par une autre technologie de communication à distance, lautorité compétente devrait tenir compte de lintérêt supérieur de lenfant. Des mesures équivalentes sappliqueraient lorsque laudition par visioconférence concerne un adulte vulnérable.
Formation
Les États membres devraient veiller à ce que les professionnels du droit concernés et les autorités compétentes reçoivent la formation nécessaire à lutilisation efficace du système informatique décentralisé et au déploiement approprié de la visioconférence et dautres technologies de communication à distance. La Commission apporterait son soutien à la formation des professionnels du droit concernés et des autorités compétentes à lutilisation efficace du système informatique décentralisé.