Le Parlement européen a adopté par 470 voix pour, 120 contre et 40 abstentions, une résolution législative sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive (UE) 2018/2001 du Parlement européen et du Conseil, le règlement (UE) 2018/1999 du Parlement européen et du Conseil et la directive 98/70/CE du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne la promotion de lénergie produite à partir de sources renouvelables, et abrogeant la directive (UE) 2015/652 du Conseil.
La position du Parlement européen adoptée en première lecture dans le cadre de la procédure législative ordinaire modifie la proposition de la Commission comme suit :
Objectif global contraignant de l'Union à l'horizon 2030
Les États membres devront veiller collectivement à ce que la part dénergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute dénergie de lUnion en 2030 soit dau moins 42,5%. Ils devront s'efforcer d'atteindre 45%.
Chaque État membre devra fixer un objectif indicatif pour les technologies innovantes en matière dénergies renouvelables dau moins 5% de la capacité nouvellement installée dénergie renouvelable dici à 2030.
Les États membres devront élaborer des régimes daide en faveur de lénergie produite à partir de biocarburants, de bioliquides et de combustibles ou carburants issus de la biomasse de manière à éviter dencourager des filières non durables afin de veiller à ce que la biomasse ligneuse soit utilisée en fonction de sa valeur ajoutée économique et environnementale la plus élevée.
Projets communs
Au plus tard le 31 décembre 2025, chaque État membre devra convenir de mettre en place un cadre de coopération pour des projets communs avec un ou plusieurs autres États membres pour la production dénergie renouvelable, comme suit:
- au plus tard le 31 décembre 2030, les États membres sefforceront de convenir de mettre en place au moins deux projets communs;
- au plus tard le 31 décembre 2033, les États membres dont la consommation annuelle délectricité est supérieure à 100 TWh sefforceront de convenir de mettre en place un troisième projet commun.
Cartographie coordonnée
Au plus tard 18 mois après la date dentrée en vigueur de la directive modificative, les États membres devront procéder à une cartographie des zones nécessaires pour les contributions nationales à la réalisation de lobjectif global de lUnion en matière dénergie renouvelable à lhorizon 2030.
Zones daccélération des énergies renouvelables
Au plus tard 27 mois après la date dentrée en vigueur de la directive modificative, les États membres devront veiller à ce que les autorités compétentes adoptent un ou plusieurs plans désignant des zones daccélération des énergies renouvelables pour un ou plusieurs types de sources dénergie. Les États membres pourront exclure les installations de combustion de biomasse et les centrales hydroélectriques
Dans ces plans, les autorités compétentes désigneront des zones terrestres, deaux intérieures et maritimes suffisamment homogènes dans lesquelles le déploiement dun ou de plusieurs types spécifiques de sources dénergie renouvelable ne devrait pas avoir dincidence importante sur lenvironnement, compte tenu des particularités de la zone sélectionnée. Les États membres veilleront à la participation du public en ce qui concerne les plans désignant les zones daccélération des énergies renouvelable.
Les États membres pourront aussi adopter des plans pour désigner des zones dinfrastructure spécifiques destinées au développement de projets de réseau ou de stockage nécessaires à lintégration de lénergie renouvelable dans le système électrique lorsque ce développement ne devrait pas avoir dincidence importante sur lenvironnement.
Accélérer et simplifier les procédures doctroi de permis
La durée de la procédure doctroi de permis ne devra pas dépasser douze mois pour les projets dénergie renouvelable dans les zones daccélération des énergies renouvelables. En ce qui concerne les projets dénergie renouvelable en mer, la procédure doctroi de permis ne dépassera pas deux ans.
La durée de la procédure doctroi de permis pour le rééquipement des centrales électriques utilisant des sources dénergie renouvelable, pour les nouvelles installations dune puissance électrique inférieure à 150 kW, pour le stockage colocalisé de lénergie, y compris les installations électriques et thermiques, ainsi que pour leur raccordement au réseau ne devra pas dépasser six mois. Toutefois, en ce qui concerne les projets de parcs éoliens en mer, la procédure doctroi de permis ne dépassera pas douze mois.
En dehors des zones daccélération des énergies renouvelables, les procédures ne devront pas dépasser deux ans.
Afin de favoriser et daccélérer le rééquipement des centrales électriques existantes utilisant des sources dénergie renouvelable, le texte amendé établit une procédure simplifiée doctroi de permis pour les raccordements au réseau lorsque laugmentation de la capacité totale entraînée par le rééquipement est limitée par rapport au projet initial.
La durée de la procédure doctroi de permis ne devra pas dépasser: i) trois mois pour linstallation déquipements dénergie solaire et de stockage colocalisé de lénergie, y compris dinstallations solaires intégrées dans des bâtiments, dans des structures artificielles existantes ou futures, à lexclusion des plans deau artificiels; ii) un mois pour linstallation déquipements dénergie solaire dune capacité inférieure ou égale à 100 kW, y compris pour les autoconsommateurs dénergie renouvelable et les communautés dénergie renouvelable; iii) un mois pour linstallation de pompes à chaleur inférieure à 50 MW.
Intégration de lénergie renouvelable dans lindustrie
Les États membres devront sefforcer daugmenter la part des énergies renouvelables dans les sources dénergie destinées à des utilisations finales énergétiques et non énergétiques dans le secteur industriel dau moins 1,6 point de pourcentage en moyenne annuelle, à titre indicatif, calculée pour les périodes 2021 à 2025 et 2026 à 2030. La contribution des carburants renouvelables dorigine non biologique destinés à des utilisations finales énergétiques et non énergétiques devra représenter au moins 42% de lhydrogène destiné à des utilisations finales énergétiques et non énergétiques dans lindustrie dici à 2030, et 60% dici à 2035.
Chauffage et refroidissement
Chaque État membre devra augmenter la part de lénergie renouvelable dans ce secteur dau moins 0,8 point de pourcentage en moyenne annuelle calculée pour la période 2021-2025 et dau moins 1,1 point de pourcentage en moyenne annuelle calculée pour la période 2026-2030. Les États membres devront sefforcer daugmenter la part de lénergie produite à partir de sources renouvelables et de chaleur et de froid fatals dans les réseaux de chaleur et de froid dun montant indicatif de 2,2 points de pourcentage en moyenne annuelle calculée pour la période 2021-2030.
Secteur des transports
Chaque État membre imposera aux fournisseurs de carburants lobligation de veiller à ce que la quantité de carburants et délectricité produits à partir de sources renouvelables fournie au secteur des transports entraîne: i) une part dénergie renouvelable dans la consommation dénergie finale dans le secteur des transports dau moins 29% dici à 2030; ou ii) une réduction de lintensité démission de gaz à effet de serre dau moins 14,5% dici à 2030.
Pour cela, la législation, dune part, impose daccroître la part des biocarburants avancés dans la consommation du secteur et, de lautre, fixe des quotas plus ambitieux pour les carburants renouvelables dorigine non biologique, tels que lhydrogène.
Utilisation de la biomasse
Les députés ont plaidé en faveur de critères plus stricts concernant lutilisation de la biomasse afin de garantir que lUE ne subventionne pas des pratiques non durables. La récolte de la biomasse devrait se faire de manière à prévenir les effets négatifs sur la qualité des sols et la biodiversité.