OBJECTIF : rationaliser, simplifier et harmoniser les modalités procédurales des États membres en instituant une procédure de retour à la frontière.
ACTE LÉGISLATIF : Règlement (UE) 2024/1349 du Parlement européen et du Conseil instituant une procédure de retour à la frontière et modifiant le règlement (UE) 2021/1148.
CONTENU : le règlement institue une procédure de retour à la frontière. Il sapplique aux ressortissants de pays tiers et aux apatrides dont la demande a été rejetée dans le cadre de la procédure dasile à la frontière prévue dans le règlement (UE) 2024/1348 du Parlement européen et du Conseil instituant une procédure commune en matière de protection internationale dans lUnion. Il prévoit également des règles spécifiques temporaires relatives à la procédure de retour à la frontière dans des situations de crise.
Procédure de retour à la frontière
Le règlement dispose que les ressortissants de pays tiers et les apatrides dont la demande a été rejetée dans le cadre de la procédure dasile à la frontière ne sont pas autorisés à entrer sur le territoire de lÉtat membre concerné. Les personnes visées devront résider pendant une période nexcédant pas 12 semaines dans des lieux situés à la frontière extérieure ou à proximité de celle-ci ou dans des zones de transit. Cette période de 12 semaines court à compter de la date à laquelle le demandeur, le ressortissant dun pays tiers ou lapatride na plus le droit de rester et nest pas autorisé à rester.
Lorsquune décision de retour ne peut pas être exécutée pendant la période maximale de 12 semaines, les États membres poursuivront les procédures de retour.
Sans préjudice de la possibilité de retour volontaire à tout moment, les personnes visées se verront accorder un délai de départ volontaire, sauf sil existe un risque de fuite, ou si leur demande dans le cadre de la procédure dasile à la frontière a été rejetée comme manifestement infondée, ou si la personne concernée constitue un risque pour lordre public, la sécurité publique ou la sécurité nationale des États membres. Ce délai de départ volontaire ne sera accordé que sur demande et ne dépassera 15 jours ni ne confèrera un droit dentrer sur le territoire de lÉtat membre concerné.
Rétention
La rétention ne pourra être imposée quà titre de mesure de dernier recours, si elle savère nécessaire sur la base dune évaluation individuelle de chaque cas et si dautres mesures moins coercitives ne peuvent pas être efficacement appliquées.
Les ressortissants de pays tiers qui ont été placés en rétention au cours de la procédure d'asile à la frontière, qui n'ont plus le droit de rester et qui ne sont pas autorisées à rester, pourront être maintenues en rétention afin d'empêcher leur entrée sur le territoire de l'État membre concerné, de préparer leur retour ou de mener la procédure d'éloignement.
Les ressortissants de pays tiers qui n'ont pas été placés en rétention au cours de la procédure d'asile à la frontière, qui n'ont plus le droit de rester et qui ne sont pas autorisés à rester, pourront être placés en rétention s'il existe un risque de fuite, si elles évitent ou entravent la préparation du retour ou la procédure d'éloignement ou si elles constituent un risque pour l'ordre public, la sécurité publique ou la sécurité nationale.
La rétention sera maintenue pendant une période aussi brève que possible, uniquement tant qu'il existe une perspective raisonnable d'éloignement et que le dispositif à cette fin est en cours et est exécuté avec toute la diligence requise. La période de rétention ne doit pas dépasser 12 semaines.
Dérogations applicables en situation de crise
Dans une situation de crise, les États membres pourront, par dérogation, prolonger la durée maximale pendant laquelle les ressortissants de pays tiers ou les apatrides doivent être retenus dans les lieux situés à la frontière extérieure ou à proximité de celle-ci ou dans des zones de transit dune période supplémentaire de six semaines au maximum.
Les organisations et les personnes autorisées par le droit national à fournir des conseils et des avis auront un accès effectif aux demandeurs placés dans les centres de rétention ou présents aux points de passage frontaliers. Les États membres pourront imposer des limitations à ces actions lorsquen vertu du droit national, ces limitations sont objectivement nécessaires à la sécurité, à lordre public ou à la gestion administrative dun centre de rétention, pour autant que ledit accès nen soit pas ainsi considérablement restreint ou rendu impossible.
Lorsquun État membre estime quil se trouve dans une situation de crise, il pourra présenter une demande visant à appliquer les dérogations prévues au règlement.
Contribution du budget de lUnion
Le règlement (UE) 2021/1148 est modifié afin de garantir une contribution intégrale du budget de lUnion aux dépenses totales éligibles des actions de solidarité, ainsi que dintroduire des exigences spécifiques en matière détablissement de rapports concernant ces actions, dans le cadre des obligations existantes en matière détablissement de rapports sur la mise en uvre des Fonds. Le règlement est également modifié afin de permettre aux États membres dapporter des contributions financières à linstrument sous la forme de recettes affectées externes.
Mesures transitoires
Au plus tard le 12 septembre 2024, la Commission, en étroite coopération avec les États membres et les organes et organismes compétents de lUnion, devra présenter un plan commun de mise en uvre au Conseil pour veiller à ce que les États membres soient correctement préparés à mettre en uvre les règles relatives à la procédure de retour à la frontière au plus tard le 1er juillet 2026, en évaluant toutes lacunes recensées et toutes mesures opérationnelles requises, et en informe le Parlement européen.
Sur la base de ce plan commun de mise en uvre, au plus tard le 12 décembre 2024, chaque État membre établira, avec le soutien de la Commission et des organes et organismes compétents de lUnion, un plan national de mise en uvre fixant les actions et le calendrier de leur mise en uvre. Chaque État membre achèvera la mise en uvre de son plan au plus tard le 1er juillet 2026.
ENTRÉE EN VIGUEUR : 11.6.2024.
APPLICATION : à partir du 12.6.2026.