OBJECTIF : mieux exploiter le potentiel du marché unique pour contribuer à la transition vers une économie durable et contribuer au développement durable grâce à la prévention et à latténuation des incidences négatives réelles ou potentielles sur les droits de lhomme et lenvironnement dans les chaînes dactivités des entreprises.
ACTE LÉGISLATIF : Directive (UE) 2024/1760 du Parlement européen et du Conseil sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité et modifiant la directive (UE) 2019/1937 et le règlement (UE) 2023/2859.
CONTENU : la directive introduit des obligations pour les grandes entreprises en ce qui concerne les incidences négatives de leurs activités sur les droits de l'homme et la protection de l'environnement. Elle fixe également les responsabilités liées à ces obligations. Les règles concernent non seulement les activités des entreprises, mais aussi celles de leurs filiales et de leurs partenaires commerciaux tout au long de la chaîne d'activités des entreprises.
Champ dapplication
La directive concernera les entreprises de plus de 1000 salariés dont le chiffre d'affaires est supérieur à 450 millions d'euros, ainsi que leurs activités, de la production de biens ou la fourniture de services en amont, à la distribution, au transport ou au stockage des produits en aval. Elle sappliquera également aux entreprises de pays tiers qui ont réalisé un chiffre daffaires net de plus de 450 millions deuros dans lUnion au cours de lexercice précédant le dernier exercice et aux entreprises qui nont pas atteint ce seuil, mais qui sont la société mère ultime dun groupe qui, sur une base consolidée, a atteint ce seuil au cours de lexercice précédant le dernier exercice.
Devoir de vigilance
Les États membres devront veiller à ce que les entreprises fassent preuve dun devoir de vigilance en matière de droits de lhomme et denvironnement fondé sur les risques en prenant les mesures suivantes:
- intégrer le devoir de vigilance dans leurs politiques et leurs systèmes de gestion des risques;
- recenser et évaluer les incidences négatives réelles ou potentielles;
- prévenir et atténuer les incidences négatives potentielles, mettre un terme aux incidences négatives réelles et en atténuer lampleur;
- réparer les incidences négatives réelles;
- mener des échanges constructifs avec les parties prenantes;
- établir et maintenir un mécanisme de notification et une procédure relative aux plaintes;
- contrôler lefficacité de leur politique et de leurs mesures de vigilance;
- communiquer publiquement sur le devoir de vigilance.
La directive impose aux entreprises de veiller à ce que les obligations en matière de droits de l'homme et d'environnement soient respectées tout au long de leur chaîne d'activités. Si un manquement à ces obligations est constaté, les entreprises devront prendre les mesures appropriées pour prévenir, atténuer, supprimer ou réduire le plus possible les incidences négatives découlant de leurs propres activités, de celles de leurs filiales et de celles de leurs partenaires commerciaux dans leur chaîne d'activités. Les entreprises peuvent être tenues responsables des dommages causés et devront assurer leur réparation intégrale.
Lutte contre le changement climatique
La directive oblige les entreprises à adopter un plan de transition pour latténuation du changement climatique qui vise à garantir la compatibilité du modèle économique et de la stratégie économique de lentreprise avec la transition vers une économie durable et avec la limitation du réchauffement climatique à 1,5oC conformément à laccord de Paris.
La conception du plan de transition pour latténuation du changement climatique devra contenir : i) des objectifs assortis déchéances liées au changement climatique pour 2030 et par étapes quinquennales jusquen 2050, sur la base de données scientifiques concluantes et, le cas échéant, des objectifs absolus de réduction des émissions de gaz à effet de serre; b) une description des leviers de décarbonation recensés et des mesures clés prévues pour atteindre ces objectifs.
Réseau européen dautorités de contrôle
La Commission devra mettre en place un réseau européen dautorités de contrôle, composé de représentants des autorités de contrôle. Le réseau européen dautorités de contrôle facilitera la coopération des autorités de contrôle ainsi que la coordination et lalignement des pratiques des autorités de contrôle en matière de réglementation, denquête, de sanction et de surveillance et, le cas échéant, le partage dinformations entre elles.
Sanctions
Les États membres devront déterminer le régime des sanctions, y compris les sanctions pécuniaires, applicables aux violations des dispositions nationales adoptées conformément à la directive. Ces sanctions doivent être effectives, proportionnées et dissuasives. Lorsque des sanctions pécuniaires sont imposées, elles doivent être fondées sur le chiffre daffaires net au niveau mondial de lentreprise. Le plafond maximal des sanctions pécuniaires est de 5% au moins du chiffre daffaires net mondial réalisé par lentreprise au cours de lexercice précédant la décision dinfliger une amende.
ENTRÉE EN VIGUEUR : 25.7.2024.
TRANSPOSITION : au plus tard le 26.7.2026.
La directive s'appliquera en fonction de la taille des entreprises selon le calendrier suivant:
- à partir du 26 juillet 2027 pour les entreprises ayant plus de 5000 salariés et un chiffre d'affaires supérieur à 1500 millions deuros,
- à partir du 26 juillet 2028 pour les entreprises ayant plus de 3000 salariés et un chiffre d'affaires supérieur à 900 millions deuros,
- à partir du 26 juillet 2029 pour les entreprises ayant plus de 1000 salariés et un chiffre d'affaires supérieur à 450 millions deuros.